• Les Retrouvailles de Jacques Chantôme

     

    Mes  retrouvailles de l’école de Préveranges.

     

    J’étais un gars de Villeneuve,

    Y’avait la Monique Guénard de chez Laurent,

    L’Anne Marie Dagois, Michel, Jean et Raymond Chagnon,

    Du domaine d’en bas

    Les sœurs Marie-Antoinette et Jeanne Verneuil,

    La Josette, sa grand-mère Marie Noel, notre cantinière, Du Village d’en haut.

    Nous nous rejoignions à la Croix.

    A Lâges, nous prenions le Marcel et la Marie-Thérèse Martin.

    A Malétat, nous retrouvions la Bernadette Brunet du Grand Boueix,

    Jeannot et Bernard Guillot du village de Villemoy.

    Après être passés devant chez le père Naillat, le sabotier,

    Nous attaquions la côte de la Mairie pour arriver au bourg.

    Arrivés au bourg, sur notre gauche, le garage de Fernand Laplanche.

    Fernand qui disait « frère »à tous ses clients !!!

    En face l’atelier de Paul Rigon, le charron,

    Le bistrot de la mère Rigon, qui nous disait toujours,

    Quand on l’appelait : « tout de suite, tout de suite, j’arrive,

    A la vitesse d’un escargot…..

    Mme Viaud, la buraliste, qui nous vendait le tabac,

    Et chaque 1er de l’An, la carte pour circuler en vélo.

    Et oui, l’état, ce grand voleur, avant la vignette auto,

    Nous faisait payer déjà, pour circuler en vélo.

    En face le marchand de vin Giraud,

    Sur notre droite, le coquet petit café de Mme Mongarny,

    Un peu plus loin, la pharmacie de Marius Guéraud,

    Et nous voici au pont Bayonne, avec son lavoir municipal.

    C’est là que nous voyons souvent la mère Coffin,

    Qui dévalait du haut du bourg, avec sa bouette et ses sabots,

    Agenouillée dans son ‘’ bachot’’, le battoir à la main,

    Elle rinçait et essorait son linge, Dame dans sa vie !!

    On peut dire qu’elle en a fait des lessives, cette femme là !!

    C’était un peu notre ‘’mère Denis Préverangeoise’’.

    Après le lavoir, la boucherie charcuterie de Raymond Peyraud,

    Raoul Nermond le bourrelier, la charcuterie Rabret.

    En face, la quincaillerie Morinet,

    La’’ Morinette’’ qui nous vendait les hameçons,

    Pour aller pêcher le vairon dans la Joyeuse,

    Les dimanches et jours de fête.

    Après Rabret, le salon de coiffure dames ‘’ chez la Ginette’’

    L’Alice Drot la modiste, et au coin de la route du cimetière,

    Cholin le sabotier ; un peu plus loin,

    La coopérative agricole ‘’La Culanaise’’, son gérant Robert Cavaillé,

    Rouyat le coiffeur dit ‘’Riguedin’’

    Avec une bosse dans le dos et une autre sur le nez,

    Qui coupait les cheveux à quéques petits vieux !!

    L’odeur de la corne brulée du ferrage des chevaux,

    Nous rappelait les familles Coffin et Laurin,

    Nos deux célèbres maréchaux.

    Après les maréchaux-ferrants, le bistrot ‘’Chez la Fayoune’’

      se buvaient les chopines de blanc, le matin,

    Les canons de rouge, toute la journée !!

    La ‘’fillette’’ pour deux, la ‘’chopine’’ pour quatre,

    Et le litre sur  les grandes tables !!

    Dame y’avait pas de prise de sang,

    On ne comptait pas les’’gamma-GT’’ dans ce temps là.

    Après le bistrot, la Marie Touraine ‘’Tissus Nouveautés’’

    En face : Cholin le boulanger,

    Un peu plus loin, sur notre gauche,

    Cotineau le marchand de vins dit ‘’Boum Boum’’

    Sans doute à cause du bruit des tonneaux.

    Ensuite l’hôtel restaurant Graffeuille qui faisait aussi bistrot,

    C’est là que les gars de la campagne se retrouvaient le dimanche matin,

    Pour leurs projets de sortie du dimanche soir,

    Bals ou fêtes suivant les saisons !!

    Dame, y’avait pas de portables dans ce temps là !!

    A ce carrefour, il y avait aussi Verneuil le marchand de vélos

    Où se regroupaient aussi de nombreux jeunes,

    Le salon de coiffure ‘’hommes ‘’Dufour dit ‘’ZAAF’’

    Du nom d’un célèbre coureur qui avait fini dernier

    D’un tour de France, Albert Duceau le meunier,

    Un autre petit bistrot : ‘’ Le bec salé’’

    L’épicerie du fils Pinot, prolongée par le magasin

    Du père : Pinot le bourrelier,

    Un peu plus loin, sur notre gauche,

    Le magasin de Gaston Nermond,

    Célèbre menuisier-ébéniste,

    Qui confectionnait de si jolis meubles.

                          Enfin !! pour terminer, les garages Auclair et Bridier.

                          Et enfin !! à l’école nous voici arrivés,

                          Après 3 bons kms et demi de marche à pied !!!

                          Apprendre à lire, écrire, compter, c’était Mme Parfondry,

                          Les problèmes, la dictée, la grammaire, du cours élémentaire,

                          C’était monsieur Parfondry…

                          Les tracasseries du cours moyen,

                          L’arithmétique, l’histoire, la géographie,

                          C’était Mme Brandon, qui nous parlait d’une voix forte.

                          Avec l’accent du sud-ouest et qui criait souvent !!!

                          Enfin la classe des grands qui préparait à l’entrée en sixième

                          Et nous emmenait au certificat d’études,

                          C’était notre sympathique directeur, monsieur Roger Brandon.

                          Nous mangions à la cantine,

                          La Marie Noël nous faisait la cuisine,

                          Dans notre sac, pliées dans la serviette,

                          Des tranches de gros pain, des carrés de chocolat,

                          Et puis la petite taupette de vin et d’eau mélangés.

                          Dans la bouteille vissée de sirop des vosges ‘’Cazé’’.

                          Dame, c’était comme ça, dans ce temps là !!!

                          Le soir en revenant, nous nous assitions bravement

                          Sur la murette du pont de Lâges, et nous mangions les restants

                          Sans trop prendre de retard, car la nuit venait vit’ment !!

       Et puis..et puis.. et puis.. nous avons grandi,

       Les filles ont trouvé maris !!

       Nous, les hommes ‘’envec’’ le régiment,

       On a souvent vécu et subi l’Algérie.

       On a travaillé, exercé un métier,

       Le mien a été celui de ‘’postier’’.

       Et puis.. on s’est mariés, comme nos parents, on a grainé !!

       L’amour étant ce qu’il est ; de maîtresse et d’amant,

       On en arrive aux enfants, qui à leur tour, sont devenus grands,

       Et parents comme on l’a été, et nous voici maintenant,

       Souvent appelés :’’Papy, Mamy, c’est la destinée…

       L’amour est assurément moins passionné,

       Mais tendresse et complicité sont aussi de beaux sentiments,

       D’où ces souvenirs qui nous tenaillent , en cette journée de retrouvailles.

       De cette école de Préveranges qui aujourd’hui nous réunit,

       A l’automne de notre vie et de tout ce qui a été….

       J’étais un gars de Villeneuve je vous avais dit…

       J’étais entrain de réver pardi !!

       J’avais seulement oublié que soixante années,

       S’étaient écoulés et que la vie nous avait bien changé,

       Mais qu’hier comme aujourd’hui, nous avons su garder,

       Un peu au fond du cœur, notre âme d’écolier

       De cette école de Préveranges……

     

                                                                           Jacques Chantôme

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  • Commentaires

    1
    FP
    Samedi 16 Janvier 2016 à 16:12

    Que c'était émouvant et bien fait ce texte dit sans hésitation par l 'auteur lui même ; nous attendons la suite ............Merci Jacques

    2
    dom77
    Mardi 19 Janvier 2016 à 11:30

    c'est super bien raconté, peux tu étendre ton beau parcours dans une autre direction, à partir de Graffeuille, jusqu'au Clodit merci

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